Wavre 2016

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Providence - 2e Dragons - Wavre 2016

samedi 22 novembre 2014

Ernest Meissonier : dragon en vedette

Ernest Meissonier s'illustra d'abord et avec succès dans scènes de genre inspirées des petits maîtres hollandais. Puis il s'essaya dans la peinture d'histoire, où il sut traduire une émotion, voire un élan épique lorsqu'il se fit le chantre de l'épopée napoléonienne.


L’uniforme de ce cavalier du 23eme régiment de dragons a appartenu au peintre Ernest Meissonier (1815-1891), initiateur de la création d’un musée historique de l’Armée à Paris.
Ce mannequin équestre est fortement lié à l’histoire du musée de l’Armée. Le musée est créé en 1896 sur le fonds de la collection d'Ernest Meissonier. Par la suite il s'enrichit grâce à l'aide de la Sabretache, société d'histoire militaire. De nombreux peintres de sujets militaires en étaient membres, comme Edouard Detaille (voir Archives du blog Octobre 2014), élève de Meissonier, qui à sa mort en 1912, lègue son importante collection de pièces d'uniformes et d'équipement au musée de l'Armée.


A cette époque, les peintres militaires n'hésitaient pas, par souci d'exactitude, à se constituer une collection d'uniformes et d'armes dont ils se servaient comme modèle. Le mannequin du cheval a été réalisé au XIXe siècle par le sculpteur animalier Pierre Tourguenieff, à la demande du peintre Édouard Detaille, afin de représenter les équipements de cavalier de manière similaire au modèle.
Une série de peintures de Meissonier intitulée "Dragon du 23e régiment en vedette" représente ce cavalier (voir ci-dessous).

Dragon à cheval tenant un pistolet (1866)

Dragon à cheval tenant un pistolet 

Dragon en vedette dans la campagne (vers 1844)

Dragon en vedette dans la campagne 

Dragon en vedette dans la campagne (1879)

Dragon en vedette dans la campagne (1880)

Dragon en vedette

Dragon à cheval portant le manteau en bandoulière (1883)

Dragon à cheval portant le manteau en bandoulière vers 1883

Autres tableaux de l'épopée napoléonienne :

La Campagne de France, 1814 (1864)

Le Général Desaix et le paysan (1867)

Napoléon et son état-major (1868)

Les ordonnances (1870)

Les 2 amis (1874)

Détail : Les 2 amis

Friedland, 1807 (1875)

Les cuirassiers avant la charge (1878)

Le guide (1883)

Etude préparatoire pour "Le Guide"

Etude préparatoire pour "Le Guide"

Sources:

  • http://www.musee-armee.fr/collections/base-de-donnees-des-collections/objet/cavalier-du-23e-dragons.html
  • http://www.photo.rmn.fr/
  • http://www.artcyclopedia.com/artists/meissonier_jean-louis-ernest.html
  • http://hoocher.com/Jean_Louis_Ernest_Meissonier/Jean_Louis_Ernest_Meissonier.htm
  • http://www.peintures-tableaux.com/france/peinture-a-l-huile-138362.htm


mardi 11 novembre 2014

"Il faut rendre au 2e Dragons ce qui est au 2e Dragons"

La peinture “Le Trophée” d'Edouard Detaille représente(rait) la prise d'un drapeau prussien par le 4e régiment de dragons, en 1806 à Iéna.

“Le Trophée”(1898)

Trente régiments composaient le corps des dragons en 1806. Leur habit était vert foncé; les régiments se distinguaient entre-eux par la disposition des couleurs distinctives, distribuées par séries de six ; les 3 premiers avaient les poches en travers et les 3 derniers en long.
Ces couleurs étaient écarlate, cramoisirose, jonquille et aurore; elles étaient placées au collet, aux parements et aux pattes pour les 1er et 4e régiments de chaque série, aux parements seulement pour les 2e et 5e, au collet et aux pattes de parements pour les 3e et 6e.

Couleurs distinctives

Si l'on examine l'uniforme des dragons sur l'oeuvre de Detaille, on remarquera la couleur distinctive écarlate et le collet vert foncé. Il ne peut donc s'agir de l'uniforme du 4e dragons qui disposait d'un collet écarlate tout comme les 1er, 3e et 6e régiments de dragons.

“Le Trophée”: détail

Sur l'habit-veste du dragon sans casque et sabre au clair derrière le drapeau, il semblerait que la poche droite soit en travers, ce qui démontrerait son appartenance au 2e  régiment de dragons

"Le soir d'Iena" ou "La victoire est à nous" par Edouard Detaille (1894)

Les 2e et 5e régiments de dragons sont repris à l'ordre de bataille lors de la bataille d'Iena (NB : le 4e régiment de dragons en est absent, détaché de la division de dragons du général  Klein ce régiment  a été affecté ce 14 octobre 1806 à la protection directe du maréchal Berthier, pour son escadron d'élite, et à la protection du grand état major, pour le reste du régiment. Il est donc resté en réserve et n'a pas "donné". L'historique du régiment mentionne uniquement la bataille de Golymin pour 1806).

De plus, si l'on se réfère à l'Historique du 2e Régiment de Dragons , le 2e dragons enleva de haute lutte, 2 drapeaux à l'armée prussienne :
14 octobre, bataille d'Iéna. De toutes les affaires auxquelles prit part le régiment, ce fut une des plus brillantes; non seulement il y soutint sa vieille réputation! mais on peut dire qu'il s'y surpassa. Le colonel Privé, à la tête du 2e Dragons, est cité à l'ordre pour trois charges admirables, pendant lesquelles il fait prisonnier un bataillon prussien tout entier, enlève un drapeau et prend 12 pièces de canon. [...]Le sous -lieutenant Dembarère enlève un drapeau après avoir tué de sa main celui qui le portait; cité. Le sous-lieutenant Jamin traverse les lignes ennemies et délivre les prisonniers français; le rapport le cite comme ayant contribué au succès du 2e Dragons dans cette bataille. Le maréchal-des-logis Humbert se jette sur l'infanterie ennemie., tue un porte-drapeau, emporte le drapeau et tombe tué raide par trois balles; le dragon Fauveau voit que l'ennemi va reprendre le drapeau, saute à terre, saisit ce drapeau, remonte à cheval, se bat merveilleusement, se dégage et rapporte le drapeau au colonel en disant modestement : « C'est le maréchal-des-logis Humbert qui l'a pris; » cité et décoré immédiatement par l'Empereur. Le dragon Nicole, blessé trois fois, est remarqué pour son intrépidité dans toutes les charges, à la tête desquelles il se maintient constamment. Le colonel cite en outre à l'ordre du régiment, après la bataille, les capitaines Fagès, déjà cité à Wertingen, Bras, Berthet, déjà cité à Niederaken où il a pris un drapeau; les lieutenants Redon, Caumont, déjà cité plusieurs fois, et Dupuy; les sous-lieutenants Gaudelet, déjà cité à Neresheim , Millet , cité à Wertingen , Jacquelin et le maréchal-des-logis Mimin (Jean). En somme, à cette bataille, le 2e Dragons enleva de haute lutte, à l'armée prussienne, 15 pièces de canon et 2 drapeaux.

Historique du 5e régiment de Dragons par V. De Saint-Just :
...aucune de ces troupes ( les cavaliers des généraux Lasalle, Milhaud et Beaumont) n'assistera aux grandes batailles du 14, car vers la fin de cette journée nous trouvons la cavalerie légère a Ussembach et la 3e division de dragons (5e DRAGONS) à Apolda.


La figurine de dragon à Iena,1806

La figurine de dragon à Iena,1806: Retour de charge (Andréa miniaturesd'après Edouard Detaille, a rendu au 2e Dragons ce qui était au 2e Dragons !

Poche en travers

Remerciements au Capitaine Lacharge qui m'a révélé cette anomalie dans le tableau de Detaille et qui a donc initié ma réflexion à ce sujet.